Les végétaux, une solution pour l’assainissement non collectif
Á Serigny, la soirée d'information sur l'assainissement par filtres plantés de roseaux a rassemblé une quarantaine de personnes dont le conseiller général Jean François de Caffarelli et plusieurs élus de communes voisines.
Aujourd’hui il est très majoritairement préconisé des fosses toutes eaux suivies d’un traitement par filtre à sable ou de tranchées d’infiltration.
Pourtant, « l’assainissement des eaux usées domestiques par filtres plantés, se pose comme une alternative écologique aux systèmes conventionnels » explique Dominique Leveque intervenant de la société Aquatiris.
Et l’on apprend que cette technique appelée aussi phytoépuration « n'est pas réservée aux utilisateurs de toilettes sèches, elle s'adapte aussi aux classiques toilettes à eau ».
Autre avantage, pas besoin de bac à graisse ou de fosse où l’oxygène y est plutôt rare. Tout arrive dans un filtre de roseaux où la vie bactérienne fait son travail d’épuration. Ensuite le travail se termine dans un second filtre « où sont plantés les végétaux rustiques de la région ».
Le percolât descend ensuite par gravité dans le 2° filtre dit "horizontal", où poussent dans le gravier une succession de plantes aquatiques dont les systèmes racinaires ont une fonction épuratrice. L’eau épurée en sortie rejoint une zone d'infiltration, elle peut également être utilisée pour l’arrosage de plantations d'ornement du jardin.
Le prétraitement classique en fosse engendre une dégradation incomplète qui aboutit à la production de boues et de gaz malodorants.
Les boues sont un concentré de pollutions et leur élimination constitue un véritable problème pour la collectivité : transport coûteux et polluant, surcharge des stations d’épuration existantes engendrant une pollution résiduelle…
Les filières classiques d’assainissement individuel considèrent les eaux usées comme un déchet dont on ne veut plus voir l’existence. C’est pourquoi elles sont toujours enterrées, ce qui impose quelques contraintes d’utilisation du site, de gros travaux et de gros frais au moindre problème.
La pérennité est limitée et l'écobilan pas fameux.
Dominique Leveque assure que la société Aquatiris « conçoit les filières d’assainissement comme un micro écosystème avec un souci d’intégration paysagère. La station est constituée de 2 filtres successifs végétalisés, les espèces de plantes choisies ont une durée de végétation longue telle que les roseaux, et pour certaines, une floraison comme la menthe, l’iris, la salicaire,… font de cet espace, un "massif" fleuri du printemps à l’automne ».
En fin de traitement, une mare peut être garnie de plantes décoratives ou une zone de rejet plantée d’espèces ligneuses complètent l’aménagement paysager.
La filière implique une gestion locale des effluents à l’opposé d’une gestion centralisée des boues, coûteuse et génératrice de nuisances et de pollutions. Les lits plantés de macrophytes ne génèrent pas de boues mais un pré-compost valorisable, il s’agit donc d’un assainissement véritablement autonome.
« Nous considérons les eaux usées comme étant une ressource profitable à l’installation d’une zone humide plantée, dont l’esthétique agrémentera le jardin ».
Dans le Perche, de nombreuses maisons n’ont aujourd’hui pas d’installations aux normes, ce qui contribue à la pollution du milieu environnant. L’assainissement non collectif concerne près de 30 % des habitations en France, soit 5,1 millions.
Photos, mesures de performance, schémas, ... sur http://www.aquatiris.fr